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lundi, 18 avril 2011

Poupoupidou

Depuis plusieurs mois j’étais à la recherche non pas d’une solution miracle mais d’une activité, un « truc » qui me permette de travailler mon assurance, mon estime et ma confiance en moi tout en exacerbant également mon côté féminin.
La thérapie m’a énormément aidée, avec elle j’ai compris, accepté, pardonné, j’ai tout mis à plat pour me (re)construire ; et bien que je ne sois pas particulièrement « bloquée » au niveau social ni au niveau sexuel, je sens qu’il me manque ce petit quelque chose dans lequel je prendrais du plaisir pour aller plus loin, pour me dépasser, un genre d’exorcisme plaisant.

Bon. Trouver un hobbie exorciste plaisant. Autant prendre une baguette de sourcier et cavaler dans la garrigue à la recherche d’eau.
L’année dernière j’ai fait du gospel et un stage de danse africaine. Et même de l’escalade lolilol. L’année d’avant c’était la salsa. Je me suis réellement éclatée à faire des photos – un peu un balai dans l’cul quand même ^^ – j'adorerais remettre ça et aller plus loin d'ailleurs (enfin si la photographe veut bien :p).
La guitare et le chant c’est d’abord parce que ça me botte, mais aussi pour que j’arrive (enfin) à plus me lâcher. Et le fameux lâcher-prise, ça n’est pas une mince affaire, croyez-moi.
Alors quoi ? Le théâtre ? Déjà fait, pas mon truc. La danse ? Mouais... la danse orientale peut-être ? Du sport ? La natation c’est bien pour évacuer les toxines et sculpter son corps mais ça s’arrête là. Et puis pas l’hiver parce qu’il fait froid et que les cheveux mouillés c’est idéal pour choper un rhume.
Je déteste courir, tout comme j’abhorre les odeurs d’aisselles, et puis comme j’ai deux pieds gauches ça réduit forcément le champ des possibles (en fait le sport c’est chouette sur la Wii ou dans l'eau).

Bref, après qu’il se soit passé… ce qui s’est passé avec qui on sait, tout en sachant que je retomberai sur mes pattes je me suis surtout dit qu’il ne fallait pas que cela entache mon pouvoir de séduction, ni ne me déprécie en tant que femme (et Dieu sait que ça aurait pu). Va chercher bonheur trouver un hobbie exorciste plaisant exacerbant la féminité. Ahem.

Puis j'ai laissé l'idée en plan. J'ai visionné le film « Tournée » - que j’ai beaucoup aimé, puis je suis tombée en amour avec Boardwalk Empire, fabuleuse série produite par (on s’excusera du peu) un certain Martin Scorcese, sensée se dérouler pendant la prohibition américaine à Atlantic City – ma période favorite de l’histoire des USA.
Et récemment je suis tombée par hasard sur ce reportage qui m'a complètement absorbée :
« Je m’effeuille, donc je suis ». Ou comment se réconcilier avec son corps de façon ludique ; plus que de l’exhibitionnisme de la désinhibition, de l’exorcisme par le corps pour l’esprit. Révéler son corps à l’Autre, être désirable, jouer de sa féminité ; s’amuser de ses formes, se faire plaisir, être vue. Vivre son corps comme une évidence, non sans éprouver le besoin d’en exprimer la féminité.

Je me suis dit : « Putain, voilà exactement ce qu’il me faudrait ». Et comme je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié, j'ai participé hier à un atelier d’effeuillage burlesque. Sans aucune appréhension, sans aucune gêne, juste en gardant à l’esprit de « me lâcher ».

Ce qui est rassurant, c’est que toutes les femmes sont mal fichues. Pas assez de seins, trop de ventre, de la cellulite. On se regarde toutes un peu par en-dessous, mais nous sommes en petit comité, et là pour nous amuser. Ce qui est rassurant, c’est que nous sommes toutes aussi godiches pour fixer des bas à un porte-jarretelles. On pourrait croire que les Autres Femmes (ou nos mères, ou nos copines) sont plus expérimentées, plus débrouillardes. Hé bien pas du tout. Ce qui est rassurant, c’est que nous avons globalement toute la grâce d’un éléphant à nous trémousser en petite tenue juchées sur de hauts talons.

Alors oui, il y a eu de la sueur, du profond soupir, des regards qui en disent long, du boa que tu prends en pleine poire, de longues minutes de solitude à essayer de faire tenir ce !@#$ de bas sa race - et même un beau loupé au moment de s’asseoir sur la chaise (krkrkr inside :p).
On répète inlassablement les mêmes gestes, pas le temps de se dire que unetelle ou unetelle a du mal parce que putain on a toutes du mal, on essaye toutes de bien faire du mieux possible, et moi je la bade, parce qu’elle a des bras tous petits et fins, parce qu’elle a une voix douce, parce qu’elle est belle, et parce que je réalise la somme de travail et la maîtrise qui se cachent derrière cet art.

Car il s’agit bien d’un art, celui du cabaret dans toute la noblesse du terme, pas d’une fausse pin-up tatouée aux mimiques aguicheuses portant une gaine et remuant son croupion. D’ailleurs, le spectacle n’est réussi que lorsque l’on a l’illusion que tout est simple et facile.

Le lâcher-prise dans tout ça ? Bah j’ai pas vraiment eu le temps de me poser la question. Mais hormis ma carcasse + 2kg qui me valent mal au dos, j’ai bien aimé ce que j’ai vu dans la glace. Je crois que je pourrais tout à fait me jeter en pâture dans la fosse aux lions faire ça en public.

En attendant, je vais faire la deuxième session :)

16:46 Écrit par Anouchka dans Trucs de Filles | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : blabla de fille, confidences