Le goût des autres

Je suis adepte de séries télé, principalement américaines, depuis ma plus tendre enfance. Une téléphage enragée.

De séries vintage : K2000, Chips, Les rues de San Fransisco, l’Homme de fer, l’Agence tous risques, Madame est servie, Mac Gyver, Perry Mason, l’Amour du risque, Rick Hunter…
De séries de djeun trop mal dans sa peau et trop rebelle de la laïfe : Les années collège, Quoi de neuf, docteur ? 90210, Dawson, Hartley cœurs à vif…
De séries où tu débranches définitivement tes neurones : Alerte à Malibu, Ally Mc Beal, Les dessous de Palm Beach, Melrose Place…
De séries à sousspensse insoutenable (que même si tu les reprends des années après tu retrouves les mêmes personnages) : Santa Barbara, Côte Ouest, Les Feux de l'Amour (que je suivais assidument à une époque où j'étais sensée être à la fac)…
De séries avec du « OH MAIS NON C'EST PAS VRAI ! » dedans : Riptide, Les Experts, Cold Case, NY 911, et bien sûr le très grand Urgences dont j'ai vu tous les épisodes.

Et du « brrr » aussi, avec les fabuleux Contes de la Crypte (un jour en regardant un épisode chez une copine on a dû appeler les flics parce que le voisin d'à côté était en train de tabasser sa femme contre le mur du salon alors, n’écoutant que notre courage (on n'arrivait plus à entendre la télé tellement la femme hurlait, surtout) quand les flics sont arrivés nous sommes allées sur le pas de la porte, vêtues de notre plus beau pyjama et la voisine, malgré sa gueule défoncée, a juste dit d'une voix presque éteinte que ce n'était rien qu'une dispute de couple, rien de grave (lol) et que non, elle n'allait pas porter plainte. Après je crois qu'on a éteint la télé et qu'on est parti se coucher la trouille au ventre. Fin de cette très longue parenthèse).

Bref. Si l’on en croit cette chère blogosphère un mouton à la mode est un mouton qui suit le buzz. Il faut suivre les blogueuses mode pour savoir ce qu’il faut porter / quel sac à mains avoir (un « it-bag », qu'on dit). Suivre les pseudo-critiques sur Sens Critique. Suivre la tendance sociologique du moment pour mettre les gens dans de jolies cases, de préférence en utilisant des mots américains à tout va et sans en connaître leur sens, comme par exemple « emo » ou le petit dernier : « hipster ».

En matière télévisuelle il en va de même. Il faut regarder telle ou telle série tv, de préférence américaine, de préférence avant tout le monde.
Au début, il faut dire à quel point c’est bien, nouveau, étonnant. Ensuite (très rapidement), il faut dire à quel point les scénaristes ne se sont pas foulés, à quel point les acteurs sont mal sapés, à quel point on est déçu. Enfin, au bout d’une saison (voire deux pour les plus courageux) abandonner, lâcher l’affaire, et enjoindre tout le monde à faire de même – sous peine de passer pour un ringard.

Principalement pour voir de quoi il retourne (et me faire une opinion), j’ai tenté de regarder les séries dont on nous a rabattu les oreilles.
Première qui est passée à la trappe, Lost. Trop long, trop d’allers et retours scénaristiques, je n’ai pas été suffisamment « dedans » pour continuer. Idem pour Heroes, stoppé au bout d’une saison. J’ai tenté How i met your mother (HIMYM), vide abyssal, colossal ennui. J’ai fini par m’endormir au 4e épisode devant ma télé, option bave sur le coussin. J'ai essayé 30Rock, et en VO - les doublages en français de séries américaines, j’ai envie de dire lol. J’ai regardé tenu. 10 minutes. Et je suis sortie me fumer une clope.
A côté de ça, j’ai beaucoup aimé Pushing Daisies qui n’a pas été reconduite (et qui commencait à s’étioler à la fin de la saison 1). Je n’ai pas vu ni Glee, ni Gilmore Girls et Jack Bauwer m’ennuie au plus haut point. Les trucs de vampire n'ont plus le même goût depuis Buffy je trouve.

J’adore The Big Bang Theory et United States of Tara. Je suis toujours Grey’s Anatomy, Desperate Housewives, et Gossip Girl.

Par principe de contre-moutonnage, je ne regarderai Mad Men que lorsque la série passera sur une chaîne de la TNT (dans environ 3 ans donc) ; là je vais tenter Cougar Town que l'on m'a chaudement recommandé.
Pendant ce temps-là, alors que Leighton Meester est toujours sapée comme une mémé anglaise nos chers petits moutons continueront à regarder Gossip Girl et à le critiquer.

Get a life an opinion, people.