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samedi, 29 janvier 2011
Grosse marade
Si mon tatoueur était devant sa télé jeudi soir, et qu’il a regardé ce fabuleux reportage sur le tatouage dans « Envoyé Spécial », il a dû faire de jolis bons de cabri fou sur son canapé.
Déjà, on y apprend que le tatouage est à la mode.
Comprendre par-là que le monde de la Mode s’y intéresse, en parle et l’affiche (publicités, défilés, magazines). Et puis le tatouage se féminise, grâce à des stars comme Angelina Jolie ou Megan Fox (qui a copié ceux d’Angelina en plus moche huhu). J’ai envie de dire : what a découverte ! Les journalistes m’étonneront toujours – pour ceux que ça intéresse, le tatouage remonte au Néolithique.
Entrée en la matière avec notre Tintin national – à croire qu’il n’y a qu’un seul tatoueur génial en France, hein. Puis, immersion au salon du tatouage. Ça je kifferais grave, parce que pour moi les tatoueurs sont des artistes, et c'est sans doute le lieu le plus approprié pour rencontrer des gens qui ont des tatouages magnifiques et des professionnels.
Donc, au salon du tatouage, Truc, 31 ans, fraichement divorcée, à qui l’ex-mari interdisait de se faire tatouer. A présent qu’elle est « libre » de faire ce qu’elle veut de son cul corps, elle va passer à l’acte, elle cherche un motif original ; là j’ai juste failli mourir de rire : elle se fait faire un espèce de tribal ( ?) tout fin très basique, en forme de V (comme viol ?) juste au-dessus de la raie du cul, le genre de trucs que tu trouves dans Google Images et sur n’importe quel marché estival. Non mais au secours. Ça, c’est un truc qui me dépasse. Comment faire de l’original avec quelque chose qui existe déjà ?!? Autant si tu t’appropries un dessin et que tu le fais tien d’accord mais bon bref. Et l’endroit, en bas du dos, c’était un peu couru d’avance (je ne critique pas je constate comme dirais l’autre). Après, chacun sa came hein.
Ah et autre grand moment, la belle-sœur qui accompagne Truc va elle aussi se faire tatouer, des étoiles. Mike si tu lis ceci je sais que tu te marres (mon tatoueur, même sous la contrainte, se refusera à tatouer des étoiles).
Ensuite, présentation de Machine qui s’est fait faire son premier tatouage à 16 ans, sans l’autorisation de ses parents. Machine a près de 60 tatouages aujourd’hui, ce qui fait beaucoup pour son jeune âge il est vrai – d'autres exemples ici. Bah après tout, pourquoi pas. La BFF de Machine ressemble beaucoup à Pandora (et n’allez pas croire que je lis des blogs mode, je lis des gens qui en parlent), même coupe de cheveux même grosses lunettes, le piercing entre les narines façon vache en plus.
Les parents de Machine sont bien entendu une pure caricature : « On ne comprend pas, on ne t’a pas faite comme cela, on ne te reconnaît plus, tu vas en avoir d’autres ? ». Pathétique, mais compréhensible (et vive les psy !).
Arrive alors le Sociologue, car il est de bon ton d’expliquer au commun des mortels d’où vient cette mode à la mode. Rébellion, besoin de se réapproprier son corps (et se défaire distinguer de ses parents), appartenance à un groupe etc. Bonjour Evidence. Enfin peut-être n’est-ce évident que pour moi qui est fait un petit peu de socio.
Faisons une pause kit-kat, let’s talk about sex me baby.
Je crois que j’ai voulu me faire tatouer lorsque j’avais 13 ans. Ni en quelconque rébellion ou distinction par rapport à mes parents (ça aurait pu, mais le verbe a toujours eu mes faveurs pour cela) mais l’envie d'avoir un dessin artistique qui me ressemblerait sur ma peau ad vitam aeternam. Je trouvais le tatouage tout simplement beau. Puis Kurt Cobain est passé par là et à la place j'ai eu les cheveux violets. L’idée du tatouage est restée en hibernation, elle a lentement mûri.
Lorsque je me suis décidée, j’étais parfaitement consciente qu’à 80 balais j’aurai encore mon tatouage, peut-être un peu déformé, peut-être avec une couleur passée. Aussi bien pour le dessin que pour l’endroit, mes deux tatouages ont été longuement réfléchis. Le seul élément évident était la couleur, par rapport à ma carnation. L’endroit devait ne pas être trop visible, pas trop exposé à la lumière (notamment l’été). Quant au motif, il était évident pour moi qu’il devait y avoir une signification.
J’ai rencontré mon tatoueur dans une salle de sport ; ce que j’ai d’abord aimé chez lui, en plus de ses tatouages, c’est qu’il est beau et bien bâti ; et surtout son regard droit, le professionnalisme avec lequel il me parlait de son métier, et son côté potache. Ensuite, je suis allée le voir au salon, voir ses travaux et la façon dont il travaille ; il m’a mise en confiance aussi bien concernant la stérilisation de ses outils que par rapport à la douleur (« c’est entre la coupure, la brûlure, et l’électricité » qu’il m’a dit). Et surtout, Mike a une philosophie dans son travail : il lui arrive de refuser de faire certaines pièces, ou de reprendre certains tatouages ; il pourrait prendre de la thune et tout, mais il est super correct.
Mon premier tatouage ressemble sans doute à d’autres du même genre, même si le dessin est peu réalisé je pense. J’ai expliqué ce que je souhaitais, Mike a retravaillé et adapté le dessin à ma demande ; l’endroit, sa taille et le choix des couleurs font son originalité. Le second est réellement plus personnel, je peux même dire que je l’ai accouché puisque c’est une création et que, a priori, personne dans le monde n’a le même [insérer la fierté personnelle ici].
Suite du reportage avec de pseudos tatoueurs qui se font du flouze sur le dos des honnêtes gens. J’entends par-là les tatoueurs à domicile. A domicile ? Je savais même pas que ça existait – sans doute parce que je vis dans un monde parallèle. Sérieusement, il y a des gens qui envisageraient de se faire tatouer chez eux ? Genre comme pour l’accouchement dans sa propre baignoire, ton tatoueur emmène son barda et pouf pouf il sort ses gants ses aiguilles et en avant Guingamp ?! Non mais laissez-moi rire !
Enchaînement logique sur les personnes qui se sont faites tatouer et qui 1/ regrettent leur geste plus tard 2/ ont eu des réactions dermatologiques violentes ensuite. Pour les premiers, bonjour Jugeote, à moins d’un tatouage au henné ou un tatouage temporaire (d’une durée de vie de 6 mois à 1 an environ), effectivement le tatouage va persister toute la vie durant.
Pour ce qui est des réactions dermatologiques, ça, j’avoue que jamais je n’y avais pensé. D’autant que c’est avec la couleur que des dermites et autres eczémas peuvent se manifester. Mes deux tatouages sont en couleur, et douleur de la piqûre mis à part, je n’ai pas eu de souci ni au niveau de la couleur ni au niveau de la cicatrisation.
Soyons un peu intelligents deux secondes : les gens ne savent-ils pas que le tatouage est certes beau, artistique toussa mais avant tout un acte que l’on pourrait qualifier de « chirurgical » ? Bon Sens, Jugeote et Evidence font une partouze.
Le pompon revient à Bidule, qui, avant même d’avoir fait une école de dessin – je ne parle même pas des Beaux-Arts – a décidé de se mettre au tatouage ; pour se faire, elle a commandé un kit sur internet, et pouf pouf elle s’est entrainée sur sa famille et ses amis. Hahahah. Putain la confiance folie des gens, quoi. Aussi bien pour celui qui fait que pour ceux qui laissent faire ! Et le père de dire : « Oui, c’est vrai c’est pas parfait, c’est même un peu loupé mais bon moi je suis content ». LOL. Monsieur tu as un gribouillis sur le bras !!
Quelque temps plus tard, Bidule va apprendre avec une vraie tatoueuse, s’entraîne telle Meredith Grey suturant du poulet, à tatouer des oreilles de cochon. Et se rendra compte aussi de ce qu’elle nommera des « erreurs de débutantes ». Ouais, sauf qu’une erreur que tu gardes à vie sur ta peau c’est pas comme quand tu loupes une toile quoi.
Finalement, Bidule décidera de s’orienter vers le maquillage permanent, à nouveau j’ai envie de dire LOL, le tatouage permanent de maquillage et le tatouage tout court hellooooo c’est un peu trop pas pareil différent rien à voir, si je peux m’exprimer ainsi.
Pour ceux que ça intéresse, le replay ici.
23:50 Écrit par Anouchka dans Misc | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blabla de fille, médias
Commentaires
Pareil que toi, ce reportage m'a bien fait marré. Notamment la nana qui veut se faire un tatouage maintenant qu'elle est divorcée, paye ton originalité avec le tribal en haut du cul. J'ai bien lolé.
Et le mec qui regrette ses 2 horribles tatouages sur les mains "ah oui c'est vrai qu'avec le recul, sur les mains ça craint". C'est vrai que fallait le faire pour s'en rendre compte et payer 2000 boules pour se les faire enlever. Quelle leçon !
Le pire étant la nana qui s'entraine sur ses potes et sa famille. Sérieusement, elle leur a fait des tatouages énormes, carrément affreux et ratés. Au prix où ça coûte de se les faire enlever, ils sont vraiment inconscient.
Perso, j'ai pas de tatouage. Je crois que j'ai trop peur de garder ça toute ma vie sur le corps et puis finalement ça doit pas trop être mon truc. Mais j'aime ça sur les autres et je suis fascinée par ces gens qui en ont des tas sur le corps, avec toutes les significations et les symboliques qui s'y rattachent.
Écrit par : Charlotte | dimanche, 30 janvier 2011
Répondre à ce commentaireLOL de feu global sur tous les docu du genre sur le tatouage. Rebellion, anticonformisme, marginalité et surtout 2 de QI... what else?
Comme toi, mes tatouages ont été réfléchis, envisagés sur le long terme, je n'ai pas voulu choisir un motif dans un catalogue mais créer mes propres motifs, en relation avec ce que je suis et surtout avec une signification a la fois du symbole mais également du moment précis où je les ai fait inscrire sur moi.
J'ai rencontré récemment une jeune femme génialissime, illustratrice et tatoueuse et je crois que désormais je ne passerai plus que par elle pour décorer mon dos.
Écrit par : Audrey A | dimanche, 30 janvier 2011
Répondre à ce commentaireComment est-ce qu'un symbole que tu gardes à vie peut être qualifié de "phénomène de mode" ?????? Ah mais oui, j'oubliai, parce que ceux qui font ca pour être fashion ont surement le QI d'une mouette lobotomoisée... :)
Moi, mon (mes) tatoo, je l'aime, il fait parti de moi, il est moi... à vie, et c'est tant mieux !
Écrit par : Laeti | dimanche, 30 janvier 2011
Répondre à ce commentaire@ Cha : en plus le laser a l'air bien plus douloureux que de se faire tatouer !
@ Audrey : les photos !! les photos !!!
@ Laeti : c'est considéré à la mode parce que "démocratisé", l'accès au tatouage est facilité, tu n'es plus considéré comme marginal, tout au plus comme original... pis tu sais, les mouettes, les cagoles toussa... :)
Écrit par : Anouchka | lundi, 31 janvier 2011
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