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lundi, 26 septembre 2011
Nevermind
La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, paraît-il.
D'un côté une mère qui écoutait Abba, les Beatles, les Rolling Stones, les Eagles, Simon & Garfunkel (et aussi Mike Brant et Joe Dassin, les précurseurs de nos Roch Voisine et Patrick Bruel), et un père pro-Brassens, Brel, Piaf. De la musique rock et des textes, en somme.
A 11 ans, quand j'eus suffisamment d'argent de poche de côté, je m'achetais une radio avec lecteur de cassettes (que j'ai toujours), combo Roch Voisine (hé ben oui)-Phil Collins-The Police. A 12 ans, première chaîne hi-fi, combo Queen-Guns n' Roses.
J'avais 13 ans lorsque je me suis pris la plus grosse claque musicale de mon existence.
J'étais en vacances à Trouville chez le couple de meilleurs amis du Grand Chef. Guillaume, l'aîné de leurs fils, était un brun un peu chétif aux magnifiques yeux bleus porcelaine (ah ! moi et les yeux bleus !..). Il avait deux ans de plus que moi, il était plutôt réservé et intelligent, avec un humour un brin cynique. Forcément, tout ce que j'aime.
Guillaume me fit découvrir Nirvana, groupe qu'il avait lui-même découvert en Allemagne quelques semaines auparavant. « Ca marche super bien là bas », m'avait-il dit. Il me fit une copie sur une cassette, et de tous les albums que j'ai de Nirvana, c'est le seul qui ne soit ni un original ni sur CD.
Qu'en j'y repense, quelle claque. Des riffs de guitare énormes, et cette voix rauque, déchirante, une rage et un désespoir provenant des tripes, je me suis tellement reconnue !
Il est extrêmement difficile d'exprimer la mélancolie, la douleur profonde de tout l'être, la compréhension que l'on a du monde à cet instant précis qui fait qu'on en a, déjà, fait le tour. Tout dans ce son et dans ces paroles était une évidence.
J’avais des jeans troué, un vieux gilet vert que m’avait donné ma grand-mère, des Docs et des mèches violettes. Mimétisme absolu.
Il y a 20 ans sortait Nevermind.
Hier soir à la télé passait un docu sur Nirvana que j'ai pris en cours de route. Rien qui n'évoquait tout ce que je sache déjà : les galères pour se faire connaître, écrire et jouer de la musique parce que tu ne sais rien faire d’autre, le succès soudain, te prendre le star system en pleine tronche, on connaît la suite et surtout, la triste fin.
À la mort de Kurt Cobain, j'ai acheté un très beau livre mêlant photos, récits du groupe ou de son leader seul, interviews de ses proches. Un beau complément aux albums, posters, photos et même une VHS - collector aujourd’hui. J’ai gardé des chemises à rabat uniquement pour les dessins et paroles de leurs chansons que j’avais écrites dessus ; même un de mes tatouages est clairement une référence à Nirvana.
Et hier soir, 20 ans plus tard, même constat. En écoutant cette voix, en revoyant cette atmosphère si glauque, grise, triste, j'ai pleuré à chaudes larmes. 20 ans déjà que le plus grand groupe qu'il m'ait été donné d'aimer n'est plus. Une époque si particulière, le grunge, qui m'a accompagnée pendant les années les plus sombres de ma jeune existence, la rage et l’instinct de survie main dans la main avec la grande faucheuse.
Au-delà de tout, ce que j’aimais chez ce groupe, c’était sa simplicité, son honnêteté envers le public. Une vision partagée par Kuhn et dont il parle ici.
22:05 Écrit par Anouchka dans Madeleine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blabla de fille, confidences, médias