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mardi, 07 avril 2015

On a planté un amandier

Pour la naissance de l’Asticot. Le Grand Chef lui, a planté du thym dans le jardin, et moi j’ai remis du persil sur mes nibards.

Je n’ai aucun appétit ou presque ; j’ai remangé du gras des rillettes, du jambon cru, des sushis, bu à nouveau du vin blanc ; mais à trop attendre quelque chose elle n’a plus la même saveur. J’ai bu du champ’ aussi, et si je n’étais pas si au fond du trou j’aurais peut-être apprécié plus (c’est te dire à quel niveau du fond je me situe).
Je pourrais arguer que c’est le manque de sommeil, accumulé avant démoulage et qui s’est accentué depuis. Seulement voilà. Tout ceci est « normal » (je HAIS ce mot) : on appelle ça communément le « baby blues ».

Pendant 9 mois le corps change et il faut s’y habituer, jour après jour, puis à présent c’est l’effet inverse.
D’abord cette sensation de vide absolu du corps. Au revoir le culbuto, les difficultés à se mouvoir. Je peux à nouveau doubler des vieux lorsque je marche dans la rue. Mais plus rien ne bouge à l’intérieur. Mon ventre a quasiment disparu, mes seins reprennent une forme normale ; les douleurs se sont lentement estompées pour faire place à d’autres douleurs, celles des cicatrices qui se referment et des organes qui reprennent leur place.
Puis il y a l’oubli, volontaire ou inconscient, qui me dévore. L’oubli de l’ennui quotidien auquel j’ai dû faire face mois après mois. L’oubli des douleurs, pénibles, fatigantes, de l’hyper-vascularisation, des privations plus ou moins faciles à respecter, des milliers de pipi en pleine nuit.
La tristesse, enfin. De regarder des photos de mon ventre s’arrondissant, des vidéos de l’Asticot me filant des coups. Tout cela me semble si lointain aujourd’hui. Un autre moi, presque une autre vie.

Certes, tout cela a fait place à un petit être adorable qui me dévore de ses grands yeux, qui sourit aux anges lorsqu’il s’endort, qui fait d’étranges bruits et qui pète à en faire vibrer sa couche aussi.

A présent, je vais essayer de retrouver ma place de femme en même temps que cette nouvelle place de maman. Je ne réalise absolument pas. J’ai un enfant. Je suis mère de famille, j’ai crée *ma* famille.
Il n’y a pas de recette miracle : prendre les choses comme elles viennent, croire en soit, se faire confiance - à nouveau. C'est qu'elle a été bien malmenée celle-là, ces derniers mois. Se dire que c’est « normal » si on merdoie, et puis on merdoie pas tant que ça. FBI power quoi.

« Hold up your head and face the ennemy » (oui je cite du Grey’s Anatomy).

19:09 Écrit par Anouchka dans In my Mind | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blabla de fille, confidences

 
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