Sherlock Holmes

J’ai trouvé le fin mot de l’histoire.

En fond de parcelle, ma résidence est délimitée par ce qui aurait pu ressembler à un « espace vert » si mon proprio s’en occupait un tant soi peu.
A la place, il y a des herbes folles, des herbes hautes, quelques arbres qui tentent de se maintenir en vie, et même une chaise longue qui disparaît complètement sous des ronces.
Pour accéder au « jardin », il faut aller au bout de la coursive qui longe mon salon, ouvrir le portillon en fer forgé fermé par un loquet qui couine tellement il est rouillé, et descendre quelques marches.

Depuis quelques semaines, j’ai remarqué cette dame d’un certain âge avec un cabas de grande surface qui, d’un pas décidé, ouvre le portillon et disparaît dans le « jardin ». Au bout de plusieurs minutes, elle remonte, referme le portillon derrière elle, et repart.

Hier après-midi, je l’ai vue à nouveau faire son petit manège. Etant donné qu’aucun des habitants de la résidence ne va dans le « jardin », j’étais assez curieuse de savoir ce qu’elle y faisait.

Je suis allée dans ma chambre regarder par la fenêtre, rien. C’est alors que j’ai entendu trifouiller sous l’autre fenêtre (mon appartement fait un L), j’ai tiré les stores, rien. Mais j’ai entendu du bruit pendant de longues minutes.

Alors j’ai attendu.

Quand elle est repartie, en fermant le portillon, je l’ai entendue appeler « Minou ?!? », et c’est là que j’ai compris.

Je suis allée ouvrir la fenêtre de ma chambre, et je me suis penchée. J’ai vu une gamelle avec de l’eau et des croquettes, et mon Jojo qui me regardait.

La prochaine fois, il faudra que je donne à sa bienfaitrice le prénom du chat :-)