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lundi, 29 novembre 2010
17 ans encore
J’ai toujours aimé traîner avec les garçons.
J’ai embrassé Florent B. alors que je n’avais que 6 ou 7 ans, à la kermesse de l’école, alors que nous étions seuls dans la classe. La Reine Mère le surnommait « la teigne », et moi forcément j’adorais son côté bad boy.
Puis il y eut ce jour merveilleux en CM2 où un « plus grand » qui ressemblait à Elvis jeune m’avait dit que j’avais une bouche à pipe (ce n’était certes pas très élégant comme compliment, mais ça m’avait fait plaisir).
Ensuite, le collège. La pire période de ma vie. Mal être, mal aimée… la totale. Ce qui ne m’a pas empêché de tomber éperdument amoureuse d’un jumeau blondinet aux yeux bleus, de trouver que faire du latin c’était bien parce que j’étais en classe avec lui, de lui faire aimer l’anglais parce que je pouvais l’aider (quand il ne mâtait pas les guiboles de la prof en mini-jupe c’te salope), même qu’on est partis en voyage ensemble assis au fond du minibus à écouter du Metallica sur le walkman – chacun une oreillette.
Evidemment, il ne s’est rien passé entre nous. Le dernier jour du collège je suis allée chercher mon BEPC, j’ai foutu une raclée à une pouffiasse et jumeau blondinet m’a tapé la bise. Fail.
Bref. Au lycée en seconde, et malgré une permanente loupée (qui m’aura valu une chouette photo de classe après un cours d’EPS, en jogging donc et avec un tshirt ramené des USA avec des dinosaures verts et bleus dessus) je me suis toute de suite faite copine avec un groupe de garçons.
Parmi eux, Djé, qui allait devenir mon BF de l’époque. 3 années formidables à être toujours fourrés ensemble que ce soit en cours ou en dehors, à faire les cons, à avoir de Grandes Discussions aussi, à roupiller pendant les cours de philo, à jouer au baby-foot, à faire des concours de tequila paf en soirée (je l’ai toujours battu) et à nous raconter nos histoires d'amour - je sortirai avec son frère, mon autre plus grande histoire d’amour à ce jour d’ailleurs.
Djé avait un meilleur pote d’enfance qui se prénommait Boris. Boris avait l’accent marseillais, le verbe haut donc et une coccinelle vert bouteille retapée à neuf et dont le pot d’échappement faisait un bruit assourdissant.
Un beau jour où nous préparions une soirée, Djé, Boris et moi partîmes à Carrouf faire les courses. A 3 dans une Méhari. Boris était intenable, limite boulet chiant que t’as envie d’abandonner [insérer un sourire machiavélique ici].
Nous entrâmes dans Carrouf, garâmes le caddie et nous organisâmes de façon à ce que chacun récupère ce qu’il devait dans les rayons voisins.
Bien entendu, il n’en fut rien. Aussitôt partis, Djé et moi abandonnâmes le caddie puis courûmes jusqu’à l’accueil du magasin, où nous prîmes notre air le plus affolé.
Et c’est ainsi que nous eûmes la joie d’entendre ce merveilleux appel micro indiquant que « le petit Boris est attendu à l’accueil par son papa et sa maman » avant de voir rappliquer ventre à terre arriver le petit Boris - solide gaillard au rugby de 18 ans à l’époque, la gueule cramoisie d’avoir couru et fou de rage que nous l’ayons semé dans Carrouf.
Un de mes meilleurs souvenirs.
Tout comme j’me rappelle être venue au lycée déguisée en clown pour un bac blanc (et personne ne me reconnaissait !), avoir fumé des pèts derrière la médiathèque en écoutant du Thunderdome, sécher les cours pour aller faire les boutiques avec les copines à 7 dans une 2 CV, les fous rires en cours d’éco, le prof d’espagnol misogyne spotted en train de pousser le caddie au supermarché un samedi matin alors que Bobonne est en train de le houspiller, j’me rappelle ma première fois et les endroits improbables qu’on a testé ensuite pour faire l’amour (billard, lave-linge, congélateur [liste non exhaustive]), j’me rappelle que Djé et moi écoutions Nirvana, Oasis, Greenday, President of the USA, Offspring ; et ce premier de l’an mémorable au Cap Ferret où le petit Boris – encore lui – mangeait de la choucroute à 4 heures du mat’…
J'ai revu Djé il y a quelques mois, après nous être perdus de vue pendant 12 ans, comme si on s'était vus la veille. Alors, lorsqu’aujourd’hui j'eûs au téléphone un certain Boris j'ai souri.
Je crois que quelque part, j'aurai toujours 17 ans.
20:15 Écrit par Anouchka dans Madeleine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : blabla de fille, smile