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mardi, 16 novembre 2010
Stupid is as stupid does
Pour revenir à la réalité, rien ne vaut d'être coincé dans les embouteillages au retour d'un pont (avec une monstrueuse envie pressante et la flemme de s'arrêter aux toilettes sur l'autoroute) ; puis, après une nuit de sommeil inférieure aux 9 heures de ces jours derniers, se cogner le petit orteil contre le pied du lit (en bois).
Et quoi de mieux que le microcosme de la Bouatte pour se rendre compte du niveau de gangrène de notre société bêtise que certains atteignent ?
Comme j’aime bien faire de nouvelles expériences, j’ai volontairement tenté la chose suivante :
Mardi dernier, la photocopieuse tombe en rade d’agrafes. Comme c’est une machine récente, elle affiche tout un tas d'informations sur son écran tactile, et clignote. Enfer et damnation, panique, avant que mes chers collègues viennent tous un par un au bureau des pleurs dans mon bureau (« hinnnnnn, la photocopieuse elle agrafe puuuuuuu »), ni une ni deux je commande viteuf les agrafes, et le fournisseur au téléphone m’indique une livraison sous 72 heures. Pour vendredi avec un peu de chance donc.
Je colle un post-it jaune fluo sur le photocopieur, indiquant en gros que les agrafes étaient commandées.
Hier matin en arrivant, je découvre un petit paquet sur mon bureau : la boîte d’agrafes neuves. Ouverte, puis laissée remise dans son carton – au cas où les agrafes iraient toutes seules par je ne sais quelle formule magique s’auto-clipser dans leur compartiment.
Car bien sûr, Binôme sensé me remplacer n’a évidemment 1/ fait que son boulot 2/ a pourtant ouvert ledit paquet mais 3/ n'a pas jugé utile de mettre les agrafes dans la photocopieuse.
Et là me viens cette idée saugrenue : saurai-je débusquer un petit scarabée débrouillard parmi tous mes chers collègues ? Un qui aura suffisamment de jujeotte pour remplacer les agrafes ? Pari tenu, ni une ni deux je pose la boîte sur le photocopieur, bien en évidence, et m’en retourne vaquer à mes occupations. Il était environ 11h.
Collègue 1 vers 15h00 cet après-midi : « Ah ? Y’a plus d’agrafes ? » (perspicacité : +1000). Il avise la boîte et entreprend alors de mettre les agrafes. Je crois avoir trouvé mon vainqueur. Qui appuie sur tous les boutons de la photocopieuse. Au bout de 10 minutes, lasse d’entendre le bip-bip de la machine n'en pouvant plus, je me lève et ouvre la trappe d’accès aux agrafes.
« Encore faut-il le savoir », me rétorque Collègue 1.
Précision utile, la machine indique sur son bel écran ce qu’il faut faire (même qu’il y a écrit « assistant ») avec un schéma. Bien.
Le schéma figurant sur la boîte d'agrafes quant à lui, ayant dû être fait par de petits philippins kidnappés par des chinois, eux-même ne parlant pas anglais, malgré de grosses flèches, ni Collègue 1 ni moi n’arrivons à trouver le par où pour enlever la boîte vide et mettre la nouvelle.
Arrive Collègue 2, à qui je demande son aide, puis Collègue 3 qui, comme il est grand, regarde par-dessus toutes nos épaules pour savoir ce qui se passe, et me sort la bouche enfarinée : « Mais c’est à nous de changer ça ? C’est pas à eux (= le fournisseur auprès de qui le copieur est en location) de s’en charger ? ». Je ne réponds même pas (les deux autres sont pendant ce temps-là toujours affairés à trouver le par où).
Et Collègue 3 de rajouter : « Comment ça se fait, y’avait plus d’agrafes ? » (perspicacité + 1000, avec droit de rejouer).
Finalement, je lâche sur un ton agacé : « Non, il n’y en avait plus depuis la semaine dernière » et lui de me répondre : « Ah ché pas, vendredi j’étais pas là ».
Soupir indiquant un joyeux : « Moi non plus, CONNARD ».
Et je rétorque : « Tu n’as pas vu la boîte neuve posée sur le photocopieur depuis ce matin ? ».
Lui : « Si, enfin pt’être, ché pas ».
Moi : « Ben bizarrement les agrafes ne se sont pas mises toutes seules ».
Bref, Collègue 2 fini par trouver le par où, j’enfourne les agrafes pendant que Collègue 1 me regarde faire, et que Collègue 3 fait genre de superviser les travaux en pliant un plan A0.
Voilà. La morale de cette histoire ? Je ne sais pas trop.
Que j’use parfois trop de salive pour des choses / gens qui n’en valent pas la peine. Que les petites contrariétés du quotidien sont difficiles à gérer lorsqu’on a fait le break avec le boulot. Que beaucoup trop de gens sont des assistés qui n’ont pas une once de bon sens. Au pays de l’assistanat permanent, je crois qu’il faut que je me fasse une raison.
19:09 Écrit par Anouchka dans Fas Cagat | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blabla de fille, taff