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dimanche, 07 octobre 2012

Et mon kutsch, c'est du poulet ?

D’un seul coup d’un seul elle est tombée. La dém’ de trop.
Cela faisait 6 ans que nous travaillions ensemble. 6 ans, ce n’est pas rien. Il y eût des hauts et des bas bien sûr, c’est un homme et moi une femme, nous avons tous deux de forts tempéraments. C’était « toi plus moi plus tous ceux qui n’en veulent ».
J’ai étouffé les sanglots dans ma voix, j’ai essayé de faire comme si de rien n’était. Mais parfois à ce jeu là je ne suis pas très douée.

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J’ai arrêté de compter, je ne saurais dire à combien de dém’ on en est depuis 2 ans. Une douzaine je crois. Soit la moitié de l’effectif. C’est plus du dégraissage de mammouth à ce niveau là. Mais ça n’a alerté personne. Ceux qui se regardaient le nombril ont continué de se le regarder. Les pseudos chefaillons ont continué de prendre le melon et de passer les portes en biais.
Un problème de management ? Quel problème de management ?! Ah ben oui, y’a pas de management c’est vrai. Mais de toute façon, « c’est la vie d’une entreprise », c’est « normal ». Tout va bien alors. Pfff.
D’aucuns s’étonnent *encore* de cette « vague de désertion », c’en est pathétique. C’est pas comme si on nous tirait vers le haut, on nous encourageait, on nous donnait les moyens de travailler correctement – et non pas avec la bite et le couteau. Et je ne parle pas des moyens financiers, non je n’en parle pas. C’est pas comme si il y avait une cohésion, une motivation, un soutien. T’es là c’est bien, t’es pas là c’est pareil. Si t’es là tu seras corvéable à merci, t’es qu’un pion point barre.
Grand Manitou a dit : « travaillez plus pour gagner pareil ». Boss vient nous rendre visite une fois par mois, tant qu’il touche sa marge le reste il s’en cogne. Iznogoud veut toujours être le calife à la place du calife, il n’a pas et n’aura jamais les épaules d’un manager, d’un leader.

Voilà comment je me suis retrouvée totalement démoralisée, au BDR, au ras des pâquerettes, au bout du bout, au fond du fond. Je ne suis même pas allée ni au ciné ni faire du shopping pour me changer les idées, pour te dire à quel point ça allait mal. Je suis restée dans mon coin à tenter de digérer l’énorme pilule qui ne passe pas. Et pitié épargnez-moi (et vous par la même occasion) les refrains du « quand tu touches le fond tu ne peux que remonter » « positive attitioude » and so on.

Regarde ce qui se passe avec la Tige. D'ordinaire j'aurai eu à coeur de m'occuper de « la nouvelle », là franchement, non. Elle, une autre, c'est du pareil au même.
Avant je me serais intéressée à cette fille, ce qu'elle a fait, d'où elle vient, son parcours, là je m'en fous ; j'ai vaguement compris que son ancien patron avait détourné de l'argent ou un truc du genre (ha le bon cliché du SFE) (ou pas), je sais un peu de trucs sur sa vie perso et qu'elle est scorpion (elle est à fond sur l'astrologie, je rigole déjà). Mais bon. Je m'en contrefous tellement que je ne lui pose aucune question. Elle me parle, je hoche la tête, je ne l’écoute même pas. Ce doit être désagréable, elle qui veut s'intégrer, qui a à coeur de bien faire, elle doit me trouver mal aimable et ça aussi je m'en fous ; je m'en cogne, je peux pas m'en taper plus, j'en ai rien à battre, je m'en branle, je m'en care, j'en ai rien à caguer, rien à foutre, ça m'est complètement égal, ça ne peut pas moins m'intéresser.

Pour ma part ce n'est pas nouveau que je veuille partir, cependant si je ne l'ai pas fait jusqu'à présent c'est que je ne veux pas partir « pour partir ». Partir pour un job au moins aussi intéressant, idéalement dans la même branche, pas pour faire un truc qui ne me plaira plus au bout d'un mois et non, pas que pour une question de salaire non plus. Partir pour plus de sérénité, pour mieux, et à tous les niveaux.
Oh je sais bien que c’est pas forcément mieux ailleurs, que les cons sont partout mais tout de même. Le métier que j’exerce est putain d’ingrat, y’a pas 36 façons de le dire. Mal payé et ingrat. Alors voilà. Je suis bien consciente – malgré tout ce que le Piou peut me dire – que certes j’ai des compétences, un savoir-faire, de l’expérience. Mais je n’ai pas de valeur ajoutée.

Pour te dire, j’ai informé les Hautes Instances de mon souhait de partir, de mon souhait de changer de boulot, de mon souhait de reprendre des études s’il le fallait (oui), de tout plaquer à nouveau 11 ans après. Bien entendu la donne n’est pas la même, les raisons sont différentes elles aussi, tout comme la personne que je suis à présent.
Je ne voulais pas leur en parler, par peur de la pression, par envie de ne pas mettre la charrue avant les bœufs et puis surtout parce que je n’avais pas pris de décision. Aujourd’hui encore rien n’est fait, la donne peut encore changer mais j’y ai plus réfléchi et je l’envisage réellement, je le visualise. Et putain vu la taille du chantier autant te dire que c’est pas gagné.

J’ai fait le tour, ici. Je n’aime pas cette région ou plutôt, j’aime son climat, ne plus voir de ciel bleu tous les jours me sera d’ailleurs extrêmement pénible, et il faudra que je le gère. J’aime être près de la mer oui, pour autant je n’en profite pas souvent. Je n’aime pas les gens ici, je n’aime pas la mentalité ici, je ne supporte plus l’incivilité partout, tout le temps, à commencer par les gens au volant, je ne supporte plus la saleté, l’irrespect notoire, le manque de politesse.
Oui ça me manquerait énormément de ne plus faire de brunch mensuel avec le Piou, ni qu’on aille au cinéma après le taff, qu’on aille siffler marcher là-haut sur la colline et qu’on papote comme des gonzesses au téléphone. Comme ça me manquerait de ne plus voir ma Princesse. Et les Biscotte lorsqu’ils transhument vers le soleil. Mais j'ai envie de me dire que je pourrais aller manger des pâtes chez Poto en semaine, emmener la Reine Mère au ciné, aller faire le marché avec les Hautes Instances ou manger chez eux le dimanche. Et bitcher les soirs de pluie avec Tata K.
La réalité est bien différente. 3 millions de chômeurs (même si en réalité il y en a plus), peu d'offres et pas des plus alléchantes. Mais ça on le sait, c’est la faute du précédent gouvernement lol.

Bref, j’ai (ENFIN) eu Poto au téléphone, qui sait toujours trouver les mots justes pour me remonter le moral, pour garder confiance, pour y croire : « tu seras pas toute seule, t’as tes parents, t’as Tata K t’as moi et t’as Numéro 10 (lol inside), moi je serai là pour te soutenir ».
J’ai longuement discuté avec le GO, qui me change les idées en me racontant ses soirées mais qui sait aussi avoir une réflexion plus poussée, qui sait écouter. Même Beau Blond s’est inquiété que je ne réponde pas à ses appels au lancer de culotte.
Alors, force et honneur, toujours, quoi qu'il advienne, quoi qu'il en coûte. Le Piou a beau m’encourager, me soutenir, me répéter que je suis une Gladiatrice j’ai… je… pfff… rien.

Sinon si tu veux briller dans les dîners en société t’as qu’à dire que tu as une apophyse unciforme tu verras, tu kifferas.

23:19 Écrit par Anouchka dans Sous la Couette | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blabla de fille, taff, triturage de cerveau