jeudi, 08 mars 2007
De 5 en 5
Comme ici, je remonte le temps…
1977
Mes parents habitent un appartement rue Valentin à Toulouse. Je ne suis pas encore née, je serai fille unique.
1982
J'ai 4 ans. J’habite avec mes parents dans une maison en banlieue toulousaine avec un grand jardin dans lequel il y a des ceps de vigne, un immense cerisier, des piracantas et des rosiers dans lesquels je me vautrerai plus tard.
Je joue aux petites voitures, à la poupée. J’ai encore des anglaises et ma mère me fait deux tresses qu’elle noue en couronne sur ma tête. Je porte des robes roses, des tennis à scratch et de merveilleux pulls jacard *ironique* Je passe déjà mes vacances en Catalogne.
Je suis très indépendante et autonome. Je fais l’expérience de la méchanceté humaine. Je comprends vite, je sais oublier les paroles mais les images, elles, demeurent gravées, précises.
1987
J'ai 9 ans, je suis en CM1 ; je n'aime pas l'école, je m'y ennuie. Je voudrais que tout aille plus vite, toujours. Je lit beaucoup et me passionne déjà pour l’anglais.
Je ne me laisse pas faire, je préfère l’affrontement aux non-dits, surtout ceux de mes parents.
Avec ma copine Nad nous faisons de la danse classique ; je casse la baraque avec ma tiare et mon tutu blanc au gala de l’école. Je squatte à présent aussi les Pyrénées pour cause de « poumons sensibles ». Mes parents acceptent que j’ai un chien : il sera mon frère, mon meilleur ami, mon confident.
1992
J'ai 14 ans, je suis en 3e. « Elève sérieuse et appliquée, parle un peu trop en classe ». Je lis Baudelaire, je dessine, je fréquente les salles obscures.
Ma « crise d’ado » est derrière moi depuis bien 3 ans ; entre temps j’ai vécu mon premier vrai baiser, ma première turlute et ma première expérience avec une fille. J’observe les garçons, cette espèce bizarre avec qui je joue au docteur. Je me bats contre ceux qui me barrent la route, contre mes parents, contre moi-même. Mais le plus dur est passé. Ainsi je m’échappe pars pour la deuxième fois à l’aventure en Angleterre loin de mes parents, qui ne me comprennent pas, qui m’imposent tout, sans rien m’expliquer, sans m’écouter.
Je me découvre, je revendique mon existence. C’est l’époque Nirvana, mèches violettes, Doc et eye-liner. Rebelle quoi ^^
1997
J’ai 19 ans. Après un passage éclair de grandiose glande en fac d'éco puis d'anglais je reprends mes études pour apprendre un vrai métier.
Les « relations » avec mes parents sont élastiques.
Je suis en couple depuis 1 an avec celui que je crois être l'homme de ma vie ; notre relation connaît des hauts et des bas, mais je m’accroche, j’y crois… parce que je ne me connais pas suffisamment, parce que je suis sous influence. Il me faudra 2 années supplémentaires avant de réaliser (enfin !) que je ne suis pas heureuse, que la drogue prend une place trop importante dans sa vie, que j’ai d’autres aspirations.
Je suis une jeune fille qui, même si elle ne sait pas ce qu’elle fera de sa vie, a un caractère bien trempé. Plus que jamais j’ai envie de voir le monde. Je ne le sais pas encore, mais il n’y a pas de hasard dans la vie.
2002
J'ai 24 ans. Cela fait un an que j’habite en Provence, dans mon premier appart avec mon hamster nain. Petit à petit je me fais à cette région où je ne connais personne.
Je fréquente un homme qui saura à nouveau faire battre mon cœur, le faire saigner, et qui me marquera à jamais. Notre relation sera à l’image de ce que nous sommes : en sous-entendus, impulsive, chaotique, passionnée. Finalement nous resterons des amants fougueux pendant des mois après notre séparation.
Je décide de démissionner du boulot pour lequel je suis partie et qui me détruit. Les relations avec mes parents ont évolué du tout au tout, mais contre toute attente je choisis de continuer ma vie ici. J’ai commencé une psychothérapie, travail qui mûrissait depuis 10 ans. Le puzzle se met en place tout doucement.
2007
J’ai 28 ans. Bientôt 2 ans que je fais ce boulot que j'adore toujours autant ; dans les moments difficiles je repense à ce que j’ai traversé : des années à naviguer à vue et en eaux troubles parfois, à piocher dans les économies pour finir les mois… l’orgueil ne tue pas, il peut même parfois être salvateur.
J'habite un nouvel appart où j’ai construit un nid douillet. Je suis bien entourée. Je suis à nouveau célibataire depuis quelques mois. C’est comme ça, on ne choisit pas.
La jeune femme que je suis me plaît, définitivement. La femme en devenir, elle, va tout déchirer.
23:40 Écrit par Anouchka dans Sous la Couette | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : blabla de fille, journal intime, confidences