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jeudi, 12 avril 2012
Numéro 10
Bien entendu, point de déguisement je n’avais pour la soirée 70s/80s.
J’avais néanmoins sorti le jean patte d’éph et le haut un peu hippie pour faire genre. Je voulais me faire des couettes, mais comme il fallait que j’achète des clopes point de couettes je n’ai fait.
En arrivant, mon maquillage à paillettes me vaut certes un « t’es trop belle » de la part de Poto mais il n’empêche que je ne suis pas déguisée. Contrairement au comité d’accueil qui a fait ça en bonne et due forme. Qu’à cela ne tienne, DJ Roberto m’embarque chez Poto où je trouve une magnifique perruque bleue et d’énormes lunettes jaunes.
De retour à la soirée, on m’intime d’apprendre une chorégraphie sur « staying alive », ce à quoi j’obtempère, qu’est-ce qu’on ferait pas pour ses amis hein :)
Ma tentative d’aller discuter avec la meuf de Poto en fumant une clope se solde par un échec, elle préfère parler à sa sœur, une grande nana. Dans cette rue, personne ne passe. En fait, je me demande d’où sortent tous ces jeunes tellement le village a l’air mort.
DJ Roberto se cale aux platines, le happy hour débute, les gens commencent à arriver doucement ; le G.O. de la soirée quant à lui est déjà en train de se trémousser sur les pistes.
C’est là que Gamani Production entre en scène. Plutôt sympa le garçon, parle facilement, fait le pitre… très vite on commence à parler de nos boulots, lui est de Nice, moi j’ai transhumé dans l’autre sens… il trouve qu’avec mon look je ressemble à Lady Gaga. Gamani est très prévenant : il me propose à manger, à boire, m’entraîne danser… je suis tellement heureuse d’être là et j’ai tellement envie de m’éclater que je ne me fais pas prier.
Je vois bien que je plais à Gamani, qui me fait du rentre-dedans en me tournant autour. Je m’en fous, ça me fait plaisir, et même ça me fait marrer, de me faire draguer par un mec déguisé en marseillais.
Je m’accoude au bar et j’observe les gens aller et venir : la famille qui vient d’arriver avec des chapeaux de cowboy et d’énormes pétards dans la bouche, les potes de rugby qui portent un tshirt pailleté, un sarouel remonté jusqu’en haut du torse et des chaussettes de rugby, le G.O. toujours en train de se trémousser, toujours non loin de la grande nana… Il fait des allées et venues entre la piste et le bar.
Je ne me souviens pas comment on abordait, plus jeunes, lorsqu’on était intéressé par une nana / un mec. Je crois que mes copines demandaient aux copines de dire aux copains du potentiel garçon qu’on l’aimait bien et qu’on aimerait bien sortir avec. Je ne sais plus. Ça me plait moi, de draguer un mec, d’engager la conversation, c’est facile je sais pas, ça m’a jamais dérangé, au contraire.
Gamani à ma droite tente une approche par un paquet de chips alors que Poto derrière le comptoir me fait des clins d’œil en rigolant. C’est là que je remarque un brun à perruque bleue à ma gauche. Brun me sourit, je lui souris, « je t’offre un verre ? » me dit-il en attrapant le pichet de ponch devant lui.
En quelques secondes tout bascule.
Poto me tend un hot dog au moment où le G.O. s’incruste entre brun et moi se resservir un verre. « Je suis certain que vous allez bien vous entendre tous les 3 », nous dit-il.
Nous nous regardons, le G.O. retourne danser, je regarde brun qui regarde mes cheveux bleus. « Call me Lady Gaga » lui dis-je. Exit Gamani et son paquet de chips.
Nous commençons à discuter. Il me dit son âge, ce qu’il fait dans la vie, il joue numéro 10 au rugby. Numéro 10 a logé Poto lorsque celui-ci a trouvé du boulot à Toulouse. Le G.O. quant à lui est l’ancien locataire de l’appart que loue à présent Poto, small world hein.
Tandis qu’il sirote son ponch et que je mange mon hotdog, nous observons le G.O. se rapprocher de la grande nana, les gens danser et discutons le plus naturellement du monde. De temps à autres je regarde Poto qui bien sûr, me fait des clins d’œil appuyés. Le hotdog est pas terrible, je le pose sur le comptoir au moment où Gamani m’embarque danser.
Il me suit jusqu’à l’arrière de la salle et me regarde remettre ma perruque. « J’ai envie de t’embrasser » me dit-il. « Tu sais, j’ai quelqu’un… » finis-je par lui avouer « depuis une semaine… ». Gamani sourit, il se contrefiche de ce que je lui dis. Il me fait un bisou et repart, content de lui.
Ça ne me ressemble pas, je ne suis pas comme ça mais après tout, je ne connais Beau Blond que depuis une semaine. On se plait, beaucoup, mais on ne s’est rien promis du tout. Un bisou reste un bisou. Très honnêtement, ce qui se passe me fait plaisir, ça m’éclate, Poto m’a dit « surtout amuse-toi », dont acte.
Je reviens danser, Numéro 10 me cherche du regard, lui aussi je vois bien que je lui plais. Le G.O. m’embarque alors dans une bachata, Gamani et Numéro 10 me regardent me déhancher.
Gamani va faire son sketch à une brune au décolleté plongeant, alors que Numéro 10 veut voir la tête que j’ai sans ma perruque. Lady Gaga ne se dévoile pas comme ça. Il m’attrape par les hanches me colle à lui et commence à danser. « Tu me plais beaucoup, j’ai très envie de t’embrasser » me dit-il.
HA NON PAS ENCORE !!! lol. Dieu que je kiffe cette soirée.
J’ai bien envie qu’il m’embrasse, en fait. Mais pas tout de suite. Et puis, à lui aussi je dis que j’ai quelqu’un dans ma vie… et je justifie tout aussi rapidement que bon, ça ne fait qu’une semaine. Numéro 10 me sourit. Je m’échappe remettre ma perruque et chercher une cigarette. Il me rejoint à l’arrière de la salle. « J’ai envie de t’embrasser, embrasse-moi » me dit-il tout en m’attirant à lui. Je me dérobe tantôt en remettant ma perruque, tantôt en attrapant une cigarette. « J’ai envie de t’embrasser… »
Soudain, une question me traverse l’esprit. Il me l’a déjà dit tout à l’heure mais avec ma mémoire de poisson rouge… « Rappelle-moi ton âge ? » Il fait semblant d’être vexé et tourne les talons. Je m’excuse aussitôt, je ne fais pas exprès et lui repose la question (vous verrez, quand vous aurez mon âge). « Devine ! » « Je sais pas... je suis nulle à ça... » « Tant que tu ne me dis pas quel âge j’ai, je ne t’embrasse pas » me dit-il en fermant la porte des toilettes derrière lui.
Ah merde. Ni une ni deux, je me dirige vers le bar demander à Poto. « Pourquoi tu veux savoir ?!? » me demande-t-il interloqué :)
Je me fraye un chemin à travers les gens pour aller fumer ma cigarette ; Numéro 10 est avec ses potes de rugby, qui me regardent l’air de rien (lol, les hommes et la discrétion) ; en passant à côté de lui je lui glisse son âge à l’oreille tout en souriant…
Je crois qu’il m’a finalement embrassée dans l’arrière salle, je ne m’en souviens pas. Ce dont je me souviens par contre, c’est qu’on s’embrassait dès qu’on pouvait, devant l’entrée, sous la tonnelle, dedans, en dansant… Exit Beau Blond, exit Gamani Production – qui, voyant qu’il n’arrivait pas à ses fins ni avec moi ni avec la brune au décolleté, met les voiles, non sans me glisser à l'oreille tout sourire un ironique « une semaine...! ».
Je retourne fumer et discute avec un des deux tshirt pailletté lorsque les potes de Numéro 10 débarquent en gueulant sous la tonnelle et en m’applaudissant (ça, c’est fait !). Les photos dossier que nous prendrons ensuite ne sortiront fort heureusement pas de chez moi :)
Il n’est pas très tard et tout le monde danse lorsqu'il faut mettre un terme à la soirée, problème de nuisances sonores ou je ne sais quoi rapport aux lois.
Sous une pluie fine et dans le froid, Poto, Numéro 10, le G.O. et moi démontons la tonnelle, aidons DJ Roberto à démonter le matos… j’ai pas sommeil.
Le comité d’accueil boit un dernier verre alors que je me blottis dans les bras de Numéro 10 sous l’auvent à l’arrière. J’ai pas sommeil. Lui non plus. Il veut dormir avec moi. Moi je dors chez Poto. J’ai pas sommeil.
Finalement, nous nous retrouvons à 5 dans une chambre : Poto partage son lit avec DJ Roberto, le G.O. dors par terre, Numéro 10 et moi avons le convertible. « Faites pas de bruit hein ! » nous lance Poto avant d’éteindre.
Avant de partir Numéro 10 m’a donné son sac de couchage et est reparti à sa voiture. Je sais ce qu’il est parti chercher. J’ai l’impression d’être en colo. Je suis pas démaquillée, je me déshabille et me blottis contre Numéro 10. Un rugbyman, tout ce qu’il me fallait <3
En moins de 5 minutes, DJ Roberto passe en mode V8. On ne doit pas faire de bruit et profiter des atroces ronflements ; c’est bizarre, je ne pense à rien, mes sensations sont… différentes d’avec Beau Blond. Les conditions ne sont pas optimales en même temps.
J’arrive à dormir quelques heures. Le G.O. s’est lui aussi mis à ronfler. Au petit matin alors que j'essaye enfin de me reposer un peu, Numéro 10 tente une approche. Finalement il s’habille à la hâte et réveille le G.O. pour qu’il le raccompagne à sa voiture ; celui-ci veut acheter des chocolatines pour le petit déj’, ça tombe bien.
Je profite de l’occasion pour enregistrer mon numéro dans le téléphone de Numéro 10. J’aimerais bien qu’on se revoie avant que je rentre…
21:36 Écrit par Anouchka dans Sous la Couette | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blabla de fille, itinéraire bis, confidences, love etc
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