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samedi, 14 avril 2012

Régression

Juste avant de partir en congés j’étais déjà passablement fatiguée, épuisée par les cons de la Bouatte (pléonasme), vidée de toute énergie.

Le dimanche précédent j’avais traîné les Biscotte à une soirée traquenard resto / quizz musiques de films, où on n’a pas mangé terrible, où un couple a été parfaitement insupportable, tout comme l’attitude de la pseudo G.O. de la soirée. Heureusement qu’il y avait du Get 27 à la maison.
Le lendemain, Cracotte et moi avons vu Young Adult au ciné. Elle avait la gastro, moi j'étais dans un état de fatigue proche du coma. Le film était long, ennuyeux, ça m’a fait penser à ces docus que j’ai pu voir sur Kurt Cobain et l’état de Washington, où la vie semble s’être arrêtée, où il n’y aurait que la forêt, les montagnes et les rivières pour vous entendre hurler, avec pour seul refuge à la solitude, à la tristesse et la grisaille de ces gens vivant dans un trou la musique ou la mort.
Mercredi j'ai eu un entretien d'embauche, j’avais pas mis mon tailleur fétiche (il pleuvait) et pourtant, ça c'est excessivement bien passé. Dommage que le poste ne m'intéresse pas et que les conditions ne soient pas tip top (même si, on le sait, ça ne peut être que mieux que la Bouatte).
Jeudi j’ai annulé mon cours de gratte (je suis une mauvaise élève qui a été néanmoins bien élevée ^^) et j'ai joué les infirmières avec Beau Blond, qui pour l’occasion m’avait cuisiné un poulet masala (l'Homme qui cuisine <3), puis il m'a joué de la gratte et nous avons chanté du Moriarty. Hop hop hop, emballé c'est pesé.
Vendredi midi, j’ai donc transhumé.

De ces vacances, il n’y a rien à redire, c’était parfait, c’était génial, c’était !!! Fatiguant ! Mais après tout comme disait l’autre, « on dormira quand on s’ra mort ».
Le lendemain de mon arrivée aura été la seule fois où je ferais la grasse matinée, puisque après j’ai été partout, à droite, à gauche, au milieu, mais rarement au pieu ou plutôt, rarement dans le pieu chez les Hautes Instances.
Donc en bref, durant ces 4 jours, j’ai : fait du sexe, bu (de l’alcool, du champagne, du vin, du Banyuls, du coca mais aussi de l’eau), fumé, parlé de cul, parlé tout court, fait une overdose de crêpes, fait du social aussi, pas mal. Et kiffé toutes les minutes comme jamais.

Le lendemain de la soirée, c’est toute guillerette et sous les giboulées que je traversais les champs pour enfin aller me démaquiller.
Forte de mes 2 ponchs et de mes 3 Get 27 dans le sang, j’enchaîne directement sur du Sauternes, ou de l’Entre-deux-mers je ne sais plus.
Numéro 10 se rappelle à mon bon souvenir, il aimerait me voir ce soir. Ça tombe bien, moi aussi. A peine arrivée dans sa garçonnière qu’il me saute dessus. Les conditions sont optimales à présent, n’empêche. Le « je viens chez toi, tu me baises, je disparais », très peu pour moi. Autour d’un plat de pâtes nous discutons de tout, de rugby, de sa vie sentimentale, de son appart, de son boulot, de musique… et du G.O.

Le G.O. avec qui j’ai tenté de discuter au petit déj’ le lendemain matin de la soirée, et qui n’a eu de cesse de détourner les questions que j’ai pu lui poser ; j’avoue que son attitude « je fais le mariole sans arrêt, je suis sans gêne, je m’enfile la baguette de pain que j’ai acheté pour tout le monde, je me fais servir » m’a fortement perturbé, dérangé. Je n’aime pas les faux-semblants, ceux qui se cachent derrière un masque qu’ils n’arrivent pas à porter. J’ai du mal avec les gens que je n’arrive pas à cerner rapidement, tout simplement.
Numéro 10 trouve que je parle beaucoup du G.O. en négatif. Il a peut-être raison, pour ma part je lui fais part de mon sentiment : après tout c’est vrai, j’essaye de ne pas avoir d’a priori sur les gens, mais ce n’est pas toujours le cas. Et puis Numéro 10 ne me connaît pas. C’est bizarre, il est plus « cash » dans sa façon de s’exprimer, m’envoie des piques… ça n’a aucun charme, bien au contraire, ça aurait même tendance à m’énerver sévère. Pour autant, Numéro 10 est intéressant. Cultivé. Il parle facilement. Je suis attirée, je ne peux pas le nier. Suffisamment pour y passer la nuit.

Le lendemain, c’est un peu dans le gaz et sous les giboulées que je rentre me démaquiller et boire du champagne.
Le soleil se lève en début d’après-midi, signe d’aller à confesse rejoindre Kelly pour que nous tentions de décuver au soleil. Le Flunch est l’endroit parfait pour se raconter des histoires de fesses et de garçons pas finis. Nous continuons le bitchage dans la voiture, non sans insulter quelques véhicules au passage (c’est important de soutenir ses coupines, même si c’est pour insulter des voitures, à l’arrêt de surcroît) et c’est non sans émotion que je découvre ZE grillage, lieu de pèlerinage rencontres, lieu apaisant les jours d’orages, lieu où il fait bon s’épancher (seul ou accompagné), lieu fréquenté ce jour-là en majorité par des hommes et par un couple de vieux qui n’a pas dû faire des galipettes depuis fort longtemps – à en juger par leur mine déconfite.

Lorsque j’arrive chez Poto en début de soirée, le G.O. est en train de faire des crêpes. Deux heures durant il me déballe sa vie sentimentale, preuve ultime que certains hommes savent faire preuve de polyvalence ^^
Tout ce qui avait pu me perturber lors du petit déj’ de la veille n’est déjà qu’un lointain souvenir. Effectivement, le G.O. se cache derrière un masque : c’est un clown triste, un vrai gentil généreux qui essaye comme il peut de ne pas boire la tasse. Il squatte chez Poto quelques jours, je lui donne mon numéro sans réfléchir.
Finalement je reste pour la soirée, Poto me cuisine des pâtes pour l’occasion (ah tiens y’avait longtemps), on joue de la gratte, et je rentre enfin 1/ me démaquiller 2/ retrouver mon lit devant la finale de Top Chef (= les priorités).

Mes nuits sont courtes et de plombs. Tellement que le lendemain mon réveil ne sonne pas. L’intervention dure 15 minutes, je suis donc interdite de crème contour des yeux en raison de mon eczéma sur les paupières. Je sors de là tel un ver luisant ; en me rendant chez l’opticien pour faire réparer mes lunettes de soleil cassées la veille, je fais un détour par chez ma grand-mère et par mon ancienne maison, instant madeleine de Proust. Je regarde sans vraiment regarder d’ailleurs, c’est étrange… Le cerisier est toujours là, c’est tout ce qui m’importe.
J’enchaîne sur une grosse session shopping où je n’achèterai rien, et où j’aurais cette phrase fort à propos en levant les yeux vers le ciel noir : « On dirait qu’on va se prendre un truc sur le coin de la gueule !.. », quelques secondes avant que ledit truc ne se mette à tomber et que nous nous retrouvions trempées.
Je ne sais pas si c’est la fatigue, l’alcool dans le sang, la pluie, ou juste le fait qu’on passait un super moment mais le fou rire que nous avons eu rapport à des miches restera dans les annales (il n’y a aucun jeu de mots dans cette phrase).

En début de soirée, le G.O. me propose qu’on aille au cinéma. Et qu’on prenne ma voiture. Evidemment, comme il a une carte d’abonné, on va au ciné qui se trouve à l’autre bout de la ville. Je me tape les bouchons et la flotte, tout ça pour voir une sombre bouse – Rec 3 – où des catalans se font bouffer la jugulaire (au moins dans Shaun of the Dead on se marrait).
J’ai envie de revoir Numéro 10 une dernière fois avant mon départ. Il a un resto de prévu… mais lui aussi a très envie de me voir. Vu son comportement de la veille, je sais qu’il ne me le dirait pas s’il n’en avait pas envie.

Je le rejoins tard dans la soirée. Nous discutons 3 heures durant. Il apprécie que je parle facilement. Il apprécie beaucoup de choses chez moi en fait : le fait que je sache me remettre en question rapidement, mes formes, le fait que je m’exprime correctement, de façon structurée, réfléchie. Il est sincère, entier, bien dans sa tête, même s’il reste une pierre brute à tailler par certains côtés.
Il a envie que je reste pour la nuit. J’aimerais moi aussi, je pourrais dire oui, mais au fond de moi je sais que c’est fini, que mes vacances sont finies. Qu’il faut que je sois un minimum en forme pour rentrer chez moi.

J’ai pas envie de rentrer chez moi. Enfin… si… j’ai envie de retrouver mes plantes, mon home sweet home, le soleil…
Quoi qu’il arrive, comme ma « conscience » me l’a soufflé, ce qui se passe à Toulouse reste à Toulouse.
J’espère revoir Numéro 10 prochainement. On n’est pas sérieux quand on a 14 ans.

20:46 Écrit par Anouchka dans Sous la Couette | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blabla de fille, confidences, toulouse